Les saints des derniers jours peuvent-ils remplir leur rôle de citoyens dans la société où ils vivent et être aussi fidèles à leur foi ? On peut se poser la question au sujet de ce premier postulat : pourquoi devrait-il y avoir des tensions entre l’Église et le pays ? La religion et le gouvernement ne peuvent s’ignorer mais n’ont pas pour cela besoin d’être ennemis. La spiritualité et la loi diffèrent mais elles travaillent mieux ensemble si la liberté de conscience et le bon sens commun s’accordent de la place pour vivre ensemble.
Il faut rendre à César ce qui appartient à César, mais il en va de même pour la voix de l’âme. (1)
Les saints des derniers jours comprennent cette dynamique. Le douzième article de foi précise : « Nous croyons que nous devons nous soumettre aux rois, aux présidents, aux gouverneurs et aux magistrats, et que nous devons respecter, honorer et défendre la loi ». Les Mormons croient aussi « qu’aucun gouvernement ne peut vivre en paix si ne sont arrêtées et ne demeurent inviolées des lois qui garantissent à chacun la liberté de conscience… » (2) L’obéissance à la loi et la liberté de conscience, deux prérogatives puissantes, n’ont d’autres solutions que de s’accorder. Le défi que pose cette interaction varie d’un pays à l’autre.
Établie dans presque toutes les parties du monde, l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est confrontée à diverses cultures, habitudes et lois. Ces pays ont des gouvernements, des valeurs politiques et une approche de la liberté différents. Il y a environ 15 millions de membres de l’Église qui font face aux problèmes du moment selon leur conscience. Certains membres peuvent soutenir les politiciens locaux ou nationaux tandis que d’autres peuvent ne pas être d’accord. Certains accordent leur vote pour un parti et d’autres pour un autre. Les croyances personnelles d’un mormon ne dictent pas sa ligne politique. L’éventail des opinions politiques à travers l’Église dans le monde est une chose saine et productive.
Dans le monde, les mormons sont à la fois patriotes en ce qu’ils sont fidèles à leur pays et aussi dévoués à leur Église. C’est l’histoire, les arts et la littérature de leur pays qui les a formés et ils s’investissent dans le succès de leur collectivité. L’amour pour l’Église ne doit pas diminuer l’amour pour son pays. Dieu a créé le monde avec une immensité de merveilles, de richesses et de diversités que nous pouvons apprécier.
Alors que signifie être un bon citoyen et une personne de foi ? L’idéal spirituel de l’Église s’étend bien au-delà de ses limites. Pour la plupart d’entre eux, les personnes religieuses se considèrent faisant partie d’une plus grande communauté et aspirent à l’aider. Ils s’impliquent bénévolement dans les institutions de la société civile telles que les œuvres de charité, les écoles, les associations et les clubs. Ils apportent leur aide aux nécessiteux avec des abris, des soupes populaires et des hôpitaux. Ils étudient les programmes et votent pour des candidats honnêtes. Ils s’expriment aussi vivement qu’ils écoutent et critiquent autant qu’ils apportent des solutions.
Toutefois, dans de nombreux endroits du monde, les lois et les conjonctures sociales gênent la conscience des personnes et des communautés religieuses. Selon Pew Research Center, plus de trois quarts de la population mondiale vivent dans des pays où règnent des restrictions religieuses. (3)
On vit plus en paix quand l’expression des croyances religieuses est protégée et que chacun a le droit de parole. Des études montrent que protéger les différentes conceptions spirituelles correspondent fortement à de plus grandes libertés civiles et politiques, libertés de presse et économiques, a moins de conflits armés, une meilleure santé, des revenus supérieurs, une meilleure éducation pour les femmes et surtout un développement humain bien meilleur. (4)
Œuvrer pour être un meilleur citoyen n’est pas chose facile ; cela demande jugement, courtoisie et patience. Au cours du temps et des délibérations, on change les lois pour répondre aux besoins des personnes. Il est important à la fois d’obéir aux lois et de les améliorer. Une telle réforme doit être faite par les procédés légaux, en persuadant moralement que c’est pour le bien de tous.
Quel que soit le lieu où ils vivent, les saints des derniers jours ont la responsabilité et le privilège de faire de leur lieu de résidence une meilleure place. Ils agissent en espérant que les demandes des citoyens et la conscience sera évaluée avec justice et dans la paix.
Voir Matthieu 22 : 21
Doctrine et Alliances 134 : 2
Pew Research Center « les dernières tendances en matière de restrictions religieuses et d’hostilités » 26 février 2015
Voir Brian J. Grim et Roger Finke The price of Freedom Denied, (2011) p. 206