Les pionniers mormons ont écrit l’histoire

Cette année, le 24 juillet l'Eglise va fêter le 164e anniversaire de l'arrivée des pionniers mormons dans la Vallée du Grand Lac Salé. L'exode des mormons hors de Nauvoo en février 1846 est un des événements épiques de l'histoire des pionniers des Etats-Unis. Par un temps glacial d'hiver, ils traversèrent le Mississippi, leurs chariots chargés de quelques rares biens qu'ils pouvaient prendre avec eux. Derrière eux, il y avait les demeures qu'ils avaient construites là où il n'y avait que des marécages. Devant eux il y avait le désert, inconnu dans sa plus grande partie, et dont une topographie n'avait jamais été faite. Parce que cette marche ressemblait beaucoup à l'exode des Israélites hors de leurs foyers d'Egypte vers une terre promise qu'ils n'avaient pas vue, les mormons nommèrent leur mouvement " Le camp d'Israël ". Le 4 février, Brigham Young et la première compagnie traversèrent le fleuve sur un bac. Quelques jours plus tard, le fleuve gela suffisamment pour supporter les attelages et les chariots. Ce fût le début d'un long et terrible exode, où de nombreux membres perdirent la vie. Brigham Young présidait ce groupe de pèlerins. Ils l'acceptèrent comme prophète et dirigeant, successeur inspiré de leur Joseph bien-aimé. Ils croyaient qu'il les dirigerait vers un lieu de refuge " au milieu des Montagnes Rocheuses ", où Joseph avait prédit qu'ils deviendraient un " peuple puissant ". Lorsque les exilés furent parvenus sur la rive du Mississippi qui se trouve en Iowa, ils furent organisés en compagnies de cent et des principes de conduite furent établis. Ils voyagèrent en direction du nord-ouest, traversant le territoire de l'Iowa ; à travers une région peu colonisée entre le Mississippi et le Missouri. Dans les premiers temps de l'exode, il y avait de la neige sur le sol sur une profondeur de quinze à vingt centimètres et les bâches de toile des chariots ne les protégeraient guère contre les vents froids du nord. Avec l'arrivée du printemps, la neige fondit, rendant le voyage encore plus difficile. Il n'y avait pas de routes dans la direction que suivaient les saints et ils durent construire les leurs. Parfois la boue était si profonde qu'il fallait trois attelages de bœufs pour tirer une charge de deux cent cinquante kilos. Epuisés par une journée à pousser et tirer, à couper du bois pour construire des ponts, à charger et à décharger les chariots, les voyageurs constataient qu'ils n'avaient avancé que d'une dizaine de kilomètres. La neige à demi fondue et la pluie faisaient de leurs camps de véritables bourbiers. Exposés à de telles conditions et mal nourris, beaucoup périrent. Souvent on enterrait des gens le long de la route. On fabriquait des cercueils grossiers avec du bois de peupliers, on tenait de brefs services et les familles des morts se tournaient, vers leurs équipages, vers l'ouest, conscients qu'ils ne passeraient plus jamais par ici. On se demande comment ces gens ne devinrent pas rancuniers et vindicatifs, en particulier, lorsqu'ils se souvenaient de leur foyer confortable, maintenant ravagés et brûlés par la populace de l'Illinois. Mais ils allégèrent leur chagrin par des réjouissances qu'ils créaient eux-mêmes. Ils avaient leur propre fanfare et s'en servaient bien. Les colons de l'Iowa furent surpris de voir ces pionniers déblayer un terrain autour de leurs feux de camps et puis danser et chanter jusqu'à ce que le couvre-feu eût sonné. C'est en voyageant dans ces circonstances que l'un d'eux composa ce cantique épique de la prairie " Venez, venez ". Une des particularités remarquables de ce mouvement fut l'édification de colonies temporaires en cours de route. La compagnie pionnière s'arrêtait à l'occasion suffisamment longtemps pour déblayer, clôturer et ensemencer de grands terrains. Les chefs demandaient des volontaires, les uns pour fendre de barres pour des clôtures et les ponts, d'autres pour enlever les arbres, d'autres pour labourer et semer. Bien des cabanes étaient construites et plusieurs familles étaient détachées pour rester et s'occuper des récoltes. Puis, la compagnie continuait son chemin, laissant les champs aux compagnies qui viendraient plus tard pour qu'elles moissonnent. Cet esprit de service et de coopération mutuelle caractérisa le mouvement tout entier. Sans cela, la migration de vingt mille personnes à travers les déserts aurait pu tourner au désastre. Il était évident pour Brigham Young et les autres dirigeants de l'Eglise qu'ils ne seraient pas sage d'essayer d'atteindre les Montagnes Rocheuses au cours de l'année 1846, puisque l'expédition était maintenant gravement affaiblie par la perte des jeunes gens qui étaient partis avec le bataillon mormon. En conséquence, on établit une colonie temporaire le long du Missouri. L'emplacement qui se trouve à côté de la ville d'Omaha eut bientôt plus l'aspect d'une ville que d'un camp. Un grand nombre de personnes se contentèrent de cavernes et d'autres d'abris grossiers. Cependant, un millier de maisons de rondins solides furent érigées avant janvier 1847. Une activité fiévreuse se poursuivit au cours de tout cet hiver. Les enclumes résonnaient de la fabrication ou de la réparation des chariots. La communauté n'était pas privée de plaisirs, bien que le confort fût limité. Des danses étaient souvent organisées sous le patronage des divers collèges de la prêtrise. Le culte religieux se déroulait comme si le peuple était établi de manière permanente. Des écoles étaient ouvertes avec succès pour les enfants, car l'éducation des jeunes a toujours été d'une importance capitale dans la philosophie mormone. De tous les coins de l'Amérique et de nombreux pays, par toutes sortes de moyens de transport, à cheval ou à pied, les convertis fidèles quittaient leurs maisons et le lieu où ils étaient nés pour rejoindre les saints et entreprendre le long voyage vers les Montagnes Rocheuses. En janvier 1847, Brigham Young publia le texte inspiré " La parole et la volonté du Seigneur concernant le Camp d'Israël ", qui devint la constitution régissant le mouvement des pionniers vers l'ouest. Des groupe furent organisés et chargés de prendre soin des veuves et des orphelins qui se trouvaient parmi eux. Les relations avec les autres devaient être exemptes de toute méchanceté, de toute convoitise, de toute querelle. Les gens devaient être heureux et montrer leur reconnaissance par la musique, la prière et la danse. Par l'intermédiaire du président Young, le Seigneur dit aux saints : Allez faire ce que je vous dit, et ne craignez point vos ennemis " (D&A136 :17). Comme le premier convoi de pionniers se préparait à quitter Winter Quarters, Parley P. Pratt revint de sa mission en Angleterre et annonça que John Taylor le suivait avec un don des saints anglais. Le lendemain frère Taylor arriva avec l'argent de la dîme envoyé par ces membres pour aider les voyageurs, preuve de leur amour et de leur foi. Les saints eurent aussi des expériences enrichissantes pour la foi, qui rendirent plus légères les exigences physiques imposées à leur corps. Après un long jour de voyage et un repas cuit à feu ouvert, hommes et femmes se rassemblaient en groupes pour parler des activités du jour. Ils parlaient des principes de l'Evangile, chantaient des cantiques, priaient et dansaient ensemble. La mort frappa souvent les saints pendant qu'ils avançaient lentement vers l'ouest. Le 23 juin 1847, la famille Crandall comptait 15 personnes ! A la fin de la semaine, sept étaient mortes de ce terrible fléau qu'était le choléra. Les cinq jours suivants, cinq autres membres de la famille moururent. Le 30 juin, sœur Crandall mourut avec l'enfant auquel elle venait de donner le jour. Les saints souffrirent beaucoup au cours de leur voyage vers la vallée du lac Salé, mais un esprit d'unité, de collaboration et d'optimisme régna. Unis par leur foi et leur engagement vis-à-vis du Seigneur, ils trouvèrent de la joie au milieu des épreuves. Le 21 juillet 1847, Orson Pratt et Erasmus Snow, du premier convoi de pionniers, précédèrent les immigrants dans la vallée du lac Salé. Ils y trouvèrent une herbe si haute qu'on pouvait s'y cacher, ce qui promettait des terres à cultiver, et plusieurs ruisseaux qui serpentaient dans la vallée. Trois jours plus tard, c'est-à-dire le 24 juillet, Brigham Young qui souffrait de la fièvre des montagnes, fut amené dans son chariot à l'embouchure d'un canyon qui donnait sur la vallée. Tandis qu'il contemplait l'endroit, il donna sa bénédiction prophétique à leur voyage : " Cela suffit. C'est là ! ". Lorsque les saints qui suivaient débouchèrent des montagnes, ils contemplèrent, eux aussi, leur terre promise ! Cette vallée avec son lac salé qui luisait dans le soleil de l'ouest, était l'objet des visions et des prophéties, la terre dont eux et des milliers derrière eux avaient rêvé. C'était leur lieu de refuge, où ils deviendraient un peuple puissant au milieu des Montagnes Rocheuses. Dans les années qui suivirent ce n'est pas moins de soixante-dix mille saints qui rejoignirent cet éden de paix. Le sacrifice poussé à l'extrême des valeureux pionniers n'a pas été vain, il a servi à jeter les bases de l'Eglise de Jésus-Christ fraîchement restaurée. Depuis lors l'Eglise de Jésus-Christ est devenue une église mondiale, installée dans plus de 150 pays, possédant près de quinze millions de membres répartis dans vingt-huit mille branches et paroisses. En 2010, plus de deux cent septante mille convertis furent baptisés et cent vingt mille cinq cents enfants ayant atteint l'âge de 8 ans entrèrent dans les eaux du baptême. Plus de 130 Temples sont en activité (quelques-uns en construction ou en projet) dans le monde. A la fin 2010, nous avions cinquante-deux mille deux cent vingt-cinq missionnaires pour annoncer la bonne parole. A ceux-là s'ajoute vingt mille huit cent treize missionnaires de service qui servent partout dans le monde. La prophétie du Prophète Joseph Smith est en train de s'accomplir et rien ne pourra empêcher le Royaume de Dieu de s'étendre sur la surface de la terre. A vous qui découvrez l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, parcourez ce site pour voir les fruits de l'Evangile de Jésus-Christ. Et si ces réponses sont insuffisantes prenez contact avec l'une de nos paroisses (voir page d'accueil). Le sacrifice de nos frères et sœurs pionniers est merveilleusement repris dans le livre des cantiques : Bâtisseurs de la Nation Ouvrant la voie en chemin Ils furent un tremplin pour les générations Dans leurs gestes quotidiens. Posant de nouveaux et solides fondements, Faisant les frontières reculer, Poussant toujours plus avant Heureux, révérés pionniers. Leur exemple nous enseigne à vivre avec plus de foi et de courage dans notre pays : Leur mot d'ordre était le service, L'Etoile de leur ciel, l'amour. Leur infaillible flambeau était le courage, Rayonnant tout alentour. Chaque jour un fardeau de moins, Chaque jour un cœur consolé, Chaque jour un espoir plus grand Heureux, révérés pionniers. Cette année encore, l'Eglise va commémorer l'arrivée des pionniers mormons dans la vallée du lac Salé. De nombreuses festivités auront lieu en Utah, mais la plus importante est la fameuse parade des pionniers qui se déroule dans le cœur de Salt Lake City le 24 juillet. Des milliers de participants se préparent des mois à l'avance en décorant des chars multicolores, en répétant pour les nombreuses fanfares présentes. Sur le parcours plus de cent mille personnes attendent avec impatience le passage du prophète, des autorités de l'Etat et de la ville. Certains passent la nuit pour être certains d'avoir le bon emplacement. Le samedi qui précède une autre grande parade a lieu avec uniquement des enfants de toutes les écoles mais aussi et surtout des primaires des nombreuses paroisses de la région de Salt Lake City. Chacun à sa façon commémore ainsi cet événement qui a changé le cours de l'histoire. Pour nous les saints du monde entier nous sommes conviés dans nos centres de retransmissions (pour la Belgique francophone : Bruxelles 2, Nivelles, Charleroi 1 et Liège >> voir les adresses dans la page d'accueil) à la retransmission du grand CONCERT COMMEMORATIF avec entre autre le fameux Chœur du Tabernacle et l'orchestre de Temple Square. Il aura lieu le dimanche 24 juillet. L'heure sera communiquée prochainement. Soyez-y tous très nombreux, vous êtes les bienvenus. Claude Ypersier Rédacteur du site belge francophone